Un petit “City of love” avant d’aller dormir ?
C’était à la veille de la Saint Valentin, nous nous lancions avec madame dans la découverte de City of Love, un titre “Visual Novel” sur iPad magistrallement illustré, nottament par mon ami Sylvain Sarrailh (Tohad). Je vous glisse ici le test écrit pour Press-Start le mois dernier.
Paris ville de l’amour, ville d’art, ville de lumière, ville d’histoire, ville de la mode, ville de mystère ! Ubisoft ne pouvait-il faire meilleur choix que celui de Paris comme décor de son projet de roman interactif « City of Love », d’ores et déjà disponible sur appareils Androïd et iOS ?
Jeune journaliste américaine, vous avez décidé de tenter votre chance en postulant pour une place qui semble taillée pour vous dans le grand magasine de mode parisien « City of Love », dirigé par le gourou Raphaël Laurent par ailleurs ô combien charmant ! À Paris, vous retrouvez votre amie Kate pour qui la capitale n’a aucun secret et qui, en souvenir de vos années de complicité estudiantine, vous a proposé de partager son appartement à la vue splendide dans le X° arrondissement.
Le monde du jeu sur mobile implique pour les éditeurs de proposer des titres qui sortent du lot tant l’offre est énorme. Ubisoft a donc mis les petits plats dans les grands lorsqu’il a préparé son projet, souhaitant concevoir quelque chose de nouveau pour le public féminin qui se jouerait sur un device mobile. Or les « Nouvelles interactives » que l’on pourrait rapprocher d’un livre dont vous êtes le héros des années 80 se prêtent à merveille à une sortie sur devices mobiles ! Vous êtes donc l’héroïne et devrez faire vos propres choix. Ceux-ci influenceront vos relations sociales et l’histoire. S’il n’y a pas de mauvais choix, certains vous permettront de vivre par contre des souvenirs plus intenses !
Visuellement, l’illustration des personnages moderne et colorée est très réussie. Elle rend vos différentes rencontres accrochantes avec toute une série de mimiques sympathiques qui varient selon leurs humeurs. Quant aux décors réalisés en partie par le talentueux illustrateur français Sylvain ‘Tohad’ Sarrailh (Song of Deep, Dark Days), ils sont tout simplement somptueux et baignés de luminaires ! De quoi vous plonger en un instant dans la magie de Paris, oubliant que vous êtes tablette à la main.
Au gré de votre aventure et de vos rencontres, vous aurez donc l’occasion d’aller vous perdre dans les plus jolis coins de la capitale et d’en apprendre un peu plus sur tous ces lieux magiques que sont Notre Dame, Montmartre, le Louvre, les Champs Elysées, les bords de Seine. Sans tomber dans le Serious Game pur, City of Love se donne surtout l’ambition de faire de son jeu une ode à Paris !
Si le titre d’Ubisoft se veut taillé comme le jeu « Free to play » de ces dames, il a à mon sens de bons atouts pour plaire sans distinction de genre ! Créer sa propre histoire d’amour, se laisser séduire, prendre des rendez-vous, se faire des amis, se confronter à sa rivale ou gagner son aide, … il est vrai que le jeu table beaucoup sur son côté romantique mais City of Love est également un jeu d’aventure, une opportunité de découvrir l’histoire de Paris et percer un secret ancestral inspiré des liaisons épistolaires d’Abélard et Heloïse !
Sans trop entrer dans les détails de l’intrigue afin de vous garder un maximum de plaisir si vous vous laissez tenter par l’aventure, vous découvrirez bien vite qu’il y a plus que des articles sur la dernière collection de mode de TJ à écrire et qu’une fois que vous en saurez plus sur cette énigme à décrypter, il s’agira d’éviter d’attirer trop l’attention. À qui pourrez-vous alors faire confiance ?
Ce mélange d’aventure historique n’est évidemment pas sans rappeler l’excellente série des Chevaliers de Baphomet dont nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps ! Certes, il n’y aura pas lieu d’aller trouver des objets et faire des assemblages, mais il y a cette petite ambiance et quelques traits d’humour assez similaires à la série de Charles Cecil que l’on retrouve dans le début de City of Love.
Vous l’aurez compris sur bien des points, j’ai été enchanté par l’arrivée d’un nouveau Interactive Novel à vivre, après avoir terminé Along the Edge il y a quelques mois. Écrit sous forme de chapitres disponibles de semaine en semaine, j’ai très vite été happé par l’intrigue du jeu et ses personnages.
Le jeu est donc construit autour d’un système de Free to Play, vous pouvez dès lors jouer gratuitement à City of Love : Paris, mais vous serez limité par un montant « d’énergie » journalier qui ne vous autorise qu’à cinq prises de décision par jour si vous ne souhaitez pas délier les cordons de votre bourse virtuelle. Je ne suis pas vraiment adepte de ce genre d’approche, préférant payer une bonne fois pour toutes pour disposer d’un jeu que j’apprécie. Je trouvais donc cette limite assez frustrante, ne me permettant qu’une toute petite session de 10 minutes grand maximum, trop courte pour vraiment se plonger dans l’histoire ! S’il est vrai que les chiffres récents de vente de Super Mario Run ont montré que cette approche est bien plus lucrative pour les éditeurs que le modèle « classique », sachez tout de même que Ubisoft propose régulièrement sur la page Facebook du jeu des codes permettant d’obtenir plus d’énergie !
Bref, j’ai beaucoup apprécié le premier contact et une grande partie de la trame de l’aventure, avec ses rebondissements, ses découvertes et même ses rencontres totalement imprévues (Miaouw) qui m’ont longtemps fait dire qu’Ubisoft avait magistralement trouvé la recette pour faire de City of Love le jeu mobile à ne pas louper. Hélas, je dois admettre que de chapitre en chapitre, j’ai été un peu déçu par certains choix scénaristiques.
Certes l’enquête offre son lot de surprises nous transportant des Jardins du Luxembourg au Panthéon, de la Place Vendôme jusque sous la capitale, mais par moments j’ai trouvé que tout cela devenait un peu tordu et prétexte à consommer de l’énergie… et donc de l’argent ! J’ignore si l’équipe d’Ubisoft avait déjà entièrement goupillé son scénario ou si l’idée était d’en continuer l’écriture au fur et à mesure de la réception par le public, mais je dois avouer que j’ai moins apprécié les trois derniers chapitres sortis jusqu’ici, me donnant même sur la fin l’impression d’avoir une voie toute tracée à suivre pour que les choses se passent de manière « optimale ». Quoi qu’il en soit, cela ne m’enlève en rien l’envie de poursuivre l’aventure, attendant avec impatience l’arrivée du prochain chapitre qui devrait être disponible prochainement, avec l’espoir que le scénario redevienne plus intense !