Opération Indépendance énergétique : 1# Des panneaux photovoltaïques
La crise énergétique dans laquelle la situation Post-Covid, puis la guerre en Ukraine nous a plongée nous a fait longuement réfléchir à comment être moins dépendant du marché énergétique.
En effet l’explosion du prix du Gaz s’est envolé fin 2021, ce dernier étant particulièrement dépendant de la Russie. Mais je n’imaginais pas à l’époque que cela aurait un impact tant sur les produits pétroliers que l’électricité…. mais également sur le prix du sac de pellets !
Nous ne sommes pas raccordés au Gaz. Ici c’est une chaudière au Mazout qui fourni l’eau chaude sanitaire et de chauffage laquelle est soulagée en hiver par un poêle à Pellets.
S’il fallait 1020€ pour remplir ma cuve de mazout fin 2021 (0,68€/L), un tarif loin d’être le plus intéressant, les prix se sont envolés ! Je suivais déjà régulièrement les prix du mazout de chauffage sur Mazout-On-line.be, cela m’a permis de passer entre les pics, grimpant jusqu’à 1,6€/L, et remplir cette dernière entre 0,88€/L et 1,1€/L durant l’année 2022, soit +/- 500€ de plus pour la même quantité.
Même le prix du sac de 15kg de Pellet, que je pouvais acheter entre 3,90€ et 4,20 a grimpé de 6€ jusqu’à 14€ durant l’année 2022… des prix plus que probablement spéculés par une crainte de pénurie… Oh joie. J’ai réussi à en trouver à 9,90€ après avoir longuement attendu une bonne affaire.
Le prix de l’électricité a lui aussi fortement augmenté durant cette période, dépendant de centrales au Gaz, alors que la Belgique et l’Europe venaient d’annoncer leur abandon (déjà reconsidéré) de l’énergie nucléaire. Avoisinant les 6Mw/h annuels, j’avais mis en place le plan Poutine dès l’hiver dernier, en chassant les lumières résiduelles, de quoi réduire de 10% notre consommation.
Il n’empêche qu’autour de nous, les témoignages d’explosion de provisions mensuelles demandées par les fournisseurs d’énergies de nos amis se sont multipliés. Des montants passant du simple au double, voire bien plus. Nous pouvions passés à travers, grâce à une renégociation de notre contrat de fourniture électrique à taux fixe sur une longue durée durant le 1° confinement. De quoi nous mettre un temps à l’abris, avec un tarif de 5,77c€/kwh, soit un prix 3 à 4x moindre que ce que l’on trouve actuellement… Mais demain ? En septembre dernier, le tarif avoisinait les 56c€/kwh, il est redescendu un peu en dessous de 20c€/kwh actuellement.
Après de longs mois de réflexion et d’analyse, la décision fut prise d’investir dans la pose de panneaux photovoltaïques, afin de gagner au autonomie. Difficile de dire pour faire des économies. Le prix d’une installation a augmenté (de +/- 7500 à 10.000€), comme tout le reste en peu de temps. L’état a de plus imposé une taxe Prosumer* (calculée en Wallonie, en fonction de l’onduleur) et même certains fournisseurs d’énergie, tel que MEGA et OCTA+ ont décidé d’ajouter une sur-facturation sur leur tarifs « solaires ». Il faudra garder cela à l’oeil lorsque viendra le moment de changer de fournisseurs et de contrat.
Malheureusement, les bons articles sur le sujet sont souvent payants :(
Sous les conseils avisés de mon ami Aurélien de l’entreprise AVElec, j’ai donc opté pour la pose de 20 panneaux photovoltaïques indépendants de la marque Solar Edge. Ceux-ci sont capables d’avoir un rendement au plus performant sans impacter la production globale. Je peux maintenant constater que lors d’une belle journée ensoleillée de printemps, l’installation aura produit 41,4 kwh. Je peux également suivre la production journalière de chaque panneaux.
Difficile encore à l’heure actuelle de me faire une idée précise des gains et/ou stabilité financière du projet qui reste dépendant de beaucoup de facteurs encore trop variables.
- Possibilité de conserver (ou pas) mon actuel contrat chez mon fournisseur d’énergie
- L’évolution du cout de la taxe Prosumer (qui serait de 50% en 2023 et à uniformiser d’ici 2024)
- La future installation d’un boiler thermodynamique
- La future installation d’un chauffage type pompe à chaleur dans le studio
- La pose d’une borne de recharge électrique pour un véhicule Hybride
- L’obligation à passer à un compteur dit intelligent.
En effet, l’installation des panneaux représente la première étape de mon plan « autonomie », s’en suivra très bientôt l’installation d’un boiler thermodynamique pour chauffer l’eau sanitaire afin de réduire la consommation et dépendance au mazout. Notre studio photo, qui doit être chauffé été comme hiver devrait aussi à terme disposer d’un chauffage autonome de type « pompe à chaleur ». Ces deux installations privilégiant la consommation de notre production, et permettant de ne devoir utiliser le mazout qu’en hiver. Le pellet pouvant faire la transition au printemps et en automne.
Je reviendrais sur cette étape prochainement, ainsi que sur la troisième, le choix d’une borne de recharge électrique.
Car un dernier point vient encore compliquer les choses. Actuellement, les installations photovoltaïques placées avant la fin de l’année 2023 peuvent encore bénéficier d’un compteur « qui tourne à l’envers » jusqu’en 2030. En gros, cela signifie que l’énergie renvoyée dans le réseau supprime celle consommée.
A terme, nous devrons tous passer à un compteur intelligent qui compte ce qui est consommé et ce qui est renvoyé dans le réseau. Personne n’en veut réellement, et même la RTBF se retrouve à en faire « la promo« .
Je vous avoue que de mon côté, je le vois plus comme un mouchard dans ma maison que comme un allié, et que je préfèrerais d’abord voir comment tout ceci se passe avant d’ajouter un élément supplémentaire dans l’équation.
Welcome to Belgium !
Ah oui, il faut d’ailleurs également rester attentif au bon fonctionnement de son installation. De très nombreux autres belges ont choisi d’investir dans cette solution d’indépendance, ce qui met d’autant plus en avant le manque de fiabilité du réseau électrique wallon a ne pas décrocher lorsque l’autoproduction est importante dans certains quartiers, comme le rapporte entre autre le magazine Moustique.
Il faudra rester attentif par la suite à l’évolution de la Taxe Prosumer en Wallonie. En 2023, celle-ci sera automatiquement réduite de 54% avant de devoir être entièrement supportée dès 2024. Le SPW précise d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une « taxe » à proprement parler.
Il ne s’agit pas d’une taxe, mais d’un tarif pour l’utilisation des réseaux de transport et de distribution de l’électricité. Auparavant, le coût de ces réseaux était supporté uniquement par les consommateurs sans panneaux et les prosumers qui consommaient plus d’électricité qu’ils n’en produisaient. Avec ce nouveau tarif, les prosumers participeront aussi aux frais du réseau lorsqu’ils consommeront de l’électricité à un moment différent de celui où leur installation en produira. Cela devrait permettre de diminuer le coût du kWh (poste « réseau ») pour la majorité des consommateurs. Pour le reste, rien ne change : le compteur continue à tourner à l’envers (via le principe de compensation sur la fourniture d’énergie).