
Le Metavers : Entre mirage, utopie et opportunité ?
Illustration — © TheSandBox
Depuis quelques mois, certains termes numériques semblent prendre de l’importance : Metavers, Cryptomonnaies, Blockchain, NFT,… Et bien que mon intérêt pour le monde du web et du multimédia soit très prégnant. Je me suis senti parfois dépassé par certains concepts que l’on annonce parfois comme « L’Internet de demain » ou encore le « Web 3.0 ».
Il y a quelque temps, j’étais intrigué par un article dans Le Vif présentant The Sandbox, un Metavers français où des terrains virtuels se vendent plusieurs millions ! À l’heure où mon fiston construit des villes entières dans Minecraft, façonne des objets, certes encore grossiers, dans Roblox et rêve de devenir Architecte. Je ne peux que faire des liens entre ce monde du futur et les métiers de demain.
Mais The Sandbox, c’est quoi ? Comment ça marche ? C’est ça LE métavers ?
Je ne vais pas répondre à toutes ses questions ici, mais c’est un peu ce qui passe alors par la tête. D’autant, que pour arriver à me créer un compte sur la plateforme, j’ai dû m’y reprendre de nombreuses fois avant de pouvoir être proche à comprendre de quoi il en retourne. Visuellement, ce que l’on en montre ressemble à un croisement entre Minecraft et 3D Dot Heroes en un peu plus « jolis » mais jouant toujours sur une approche très voxel. (Des pixels en 3D, bref, des cubes…)

Le concept lui, semble jongler sur la rareté et la nécessité d’acheter tout ce dont vous aurez besoin. Terrain, Avatar, Résidence, Objets… Bref, on touche ici à ce que l’on appelle les NFT dont on commence également à parler de plus en plus… Des œuvres (ou objets) numériques uniques
Pour rappel, un NFT (« Non Fungible Token » ou jeton non fongible) est un titre de propriété numérique, émis par une blockchain (principalement Ethereum), et associé à un actif numérique (photo, vidéo, etc.). Chaque NFT est unique et ne peut être reproduit.
Si j’ai très vite compris l’idée : Créer des objets numériques RARES et uniques pour les vendre bien cher sur lesquels l’acheteur pourra ensuite spéculer sur une plus value. Très vite se dresse devant moi l’ombre de concept de Blockchain que mon cerveau s’est refusé jusqu’ici de tenter de comprendre… puisqu’associé à la Cryptomonnaie. Là aussi un concept que j’ai bien du mal à conceptualiser de manière positive.

Un petit coup pouce pour mon mieux comprendre Metavers et NFT !
Les éléments se sont bien placés ces derniers jours afin de me permettre de mieux comprendre ces nouveaux concepts. Tout d’abord, un excellent dossier Objectif Metavers proposé par L’écho – En Clair auquel s’est ajoutée l’opportunité de suivre l’un des derniers cours universitaires de Bjorn-Olav Dozo autour de l’Art Numérique, dédié au NFT.

Le premier constat est assez décevant : LE métavers n’existe pas… pas encore tout du moins. Si l’on peut donc simplement considérer qu’UN métavers est un monde virtuel et donc rien de plus que ce que Second Life n’était déjà au milieu des années 2000 ! LE métavers serait lui l’Internet du futur, un monde virtuel englobant l’ensemble des mondes virtuels possibles.
On pourrait peut-être encore faire une distinction en ajoutant qu’un Metavers est conçu pour être utilisé avec un casque de Réalité Virtuelle…
Je me souviens très bien encore avoir testé en 2004 Second Life pour l’Université de Liège. Dans une 3D de l’époque qui rappelait alors déjà le jeu vidéo Les Sims de Maxis. Nous devions d’abord créer un avatar en 3D, à nouveau de manière assez similaire au jeu, puis rejoindre un monde virtuel existant pour y rencontrer d’autres utilisateurs.

Plusieurs Universités avaient alors reconstruit des environnements similaires à leurs infrastructures en 3D, les marques s’étaient rapidement emparées d’espace pour y créer des magasins dans des centres commerciaux virtuels.
Notre avatar pouvait donc se promener et même voler et discuter ensuite avec les autres utilisateurs.
Dix millions d’habitants qui évoluent dans un monde virtuel ultraréaliste, avec des codes identiques à ceux de notre société… Le Phénomène Second Life intrigue les chercheurs en sciences sociales, qui y voient un laboratoire grandeur nature. Le virtuel, modèle idéal d’étude des interactions humaines ? (Sciences & Vie, 2008)
Quoi qu’il en soit, les connexions de l’époque étaient assez lentes, la technologie 3D limitée… et assez vite, Second Life s’est rempli de personnes aux moeurs douteuses… L’expérience a vite été oubliée, MSN Messenger laissant la place aux Blogs et ce que l’on appela alors le Web 2.0, celui où TOUS pourraient être un acteur/créateur de contenu de grand et vaste Internet, libre et ouvert à tous !
Rendez-vous demain dans LE métavers ?
Aujourd’hui donc, The Sanbox, mais aussi GatherTown, Roblox et Second Life qui semble avoir vécu un sursaut d’intérêt pendant le confinement, ne sont donc que des Metavers parmi d’autres… Seul peut-être le projet Meta de Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook pourrait postuler à se positionner comme « Le Métavers ». Mais qui aurait misé sur Google comme la porte d’entrée vers Internet lorsque nous étions tous sur Yahoo, voire Alta Vista !

Si l’on est encore loin de l’Oasis dans lequel déambule Parzival dans Ready Player One, l’oeuvre d’Ernest Cline, qui (vous m’excuserez de ma faible culture en la matière, je vais tâcher d’un jour regarder Blade Runner et lire « Snow Crash« ), reste pour moi la référence la plus proche de ce que j’imagine être Le Metavers,… Bref, si nous en sommes encore loin, le projet Horizon Worlds, premier pas de Meta/Facebook dans sa conquête du Metavers en est peut-être un peu plus loin que le mirage que j’imaginais. Mais à l’heure actuelle Horizon Worlds n’est encore limité qu’aux États-Unis et à l’utilisation de l’Oculus Rift, le système de réalité virtuelle de la marque…
Si aujourd’hui, avec ses différentes lectures, j’ai une vision plus claire de ce qui se cache derrière Le Metavers. Reste que celui-ci reposera plus que certainement dans un premier temps autour de la technologie économique des cryptomonnaies et du Blockchain, ainsi que celle des NFT, les objets numériques uniques.
Là aussi, j’ai progressé dans la conception de ces concepts, j’y reviendrais donc dans un second billet très prochainement !