Pourquoi m’entourer d’archives de jeux vidéo ?
Si plusieurs de mes amis me disent en souriant que mon bureau est un véritable musée, je n’aurais pas la prétention d’en dire autant, même si je suis conscient aujourd’hui d’avoir si pas quelques trésors, un large spectre de l’histoire du jeu vidéo que je peux montrer, partager voir brancher pour la faire découvrir à d’autres !
La thématique de l’archivage du jeu vidéo et de sa patrimonialisation abordée cette semaine dans le cadre du certificat en culture vidéoludique m’aura donc mené à me questionner : « Pourquoi m’entourer d’archives de jeux-vidéo ? »
Ce qui m’anime dans cette passion n’est pas disposer d’éditions rares, de rassembler l’ensemble de toutes les cartouches d’une console, ni toutes les consoles, mais plutôt de m’entourer d’objet physique en lien avec le jeu qui sont pour moi, tels de jalons mémoires, un petit morceau de ma vie, une vie dans laquelle le jeu vidéo a toujours pu trouver une place, comme j’avais eu l’opportunité d’en parler avec Valentin Boigelot lors de la séquence du JT de la RTBF en décembre dernier.
Quand je prends en main l’un de ces jeux, prenons la boîte de Final Fantasy VIII – PlayStation (Squaresoft, 1999), ce n’est pas vraiment dans l’idée de me replonger dans cette aventure de plusieurs dizaines d’heures dans des arènes en 3D qui évidemment ont fortement vieilli. J’aurais d’ailleurs pu, si pas à moindre coût, de manière plus aisé acheté la ré-édition dématérialisée de celui-ci sur le magasin en ligne de ma console moderne de salon. Non, quand je prends en main mon boitier de Final Fantasy VIII, c’est tout une histoire que j’ai à raconter…
C’est tout d’abord une époque dans laquelle je me replonge. Les premiers partages de passions communes avec ma future épouse. C’est avec elle que je vais découvrir plusieurs jeux de l’univers PlayStation, sa console. Tout en découvrant les jeux qui nous plaisent à tous les deux, nous achèterons ensemble ce Final Fantasy. A l’époque, je n’ai eu l’occasion que de tester quelques aventures Super Nintendo en émulation voire sur la Game Boy et j’ai le sentiment que nous pourrions apprécier ce mélange d’aventure réflexion et aventure action. De fait, nous y passerons des longues nuits blanches.
De cette époque, je me souviens aussi que nous achetions nos jeux dans une boutique de seconde main dédiée au jeux vidéo, Mario Shop à Seraing. C’était l’endroit parfait pour acheter des jeux récents sans se ruiner… Ce Final Fantasy VIII nous aura effectivement coûté 600Fb…. Et quelques années plus tard, j’en ferais cadeau à mon beau frère, afin que lui aussi puisse profiter de l’aventure.
Je pourrais aussi vous parler de notre manière de jouer à deux, l’un à la manette, l’autre scrutant les HP et MP, un œil sur le site ETAJV pour ne pas rater l’occasion de trouver de nouvelles chimères pour améliorer nos stratégie de combat
Je pourrais encore vous embarquer dans notre passion pour la saga, pour les autres jeux de Squaresoft, ou encore une ouverture à l’écoute d’OST, bandes son composées pour les jeux vidéo auxquels j’ai commencé alors à m’intéresser.
Bien évidemment, tout ce dont je m’entoure ici n’a pas une histoire aussi riche, mais il a malgré tout une histoire qui illustre de manière plus ou moins forte une époque. Que ce soit comment la Formule 1 a évolué dans le monde du jeu vidéo, comment des petits studios que j’appréciais ont évolué ou les derniers représentants du jeu de plateforme,…
Tiens, voilà que me fait penser que lorsque je donnais ma formation à l’utilisation du logiciel de montage vidéo Pinnacle Studio, je faisais travailler les enseignants à créer un petit clip au départ des bandes annonces des Sims ou de Final Fantasy : )
Archivage et patrimonialisation
La seconde partie de cette journée de formation était donc menée par Lenna MICHEL et Pierre-Yves HUREL qui nous emmenaient vers un sujet qui m’attire tout particulièrement : « Pourquoi conserver le jeu vidéo ? »
En lecture préparatoire nous pouvions détailler la notion de Patrimoine avec la définition de l’UNESCO : “« Le patrimoine culturel est, dans son sens le plus large, à la fois un produit et un processus qui fournit aux sociétés un ensemble de ressources héritées du passé, créées dans le présent et mises à disposition pour le bénéfice des générations futures. Il comprend non seulement le patrimoine matériel, mais aussi le patrimoine naturel et immatériel”
Dans les différentes classifications proposées, le Jeu Vidéo n’y est pas mentionné et pourrait éventuellement trouver refuge dans la section dédiée au patrimoine culturel de biens concernant l’histoire des sciences et de la technologie…
En réalité, on peut pourtant cibler un intérêt à conserver le jeu vidéo tant pour le jeu en lui-même que pour sa pratique. Il entre dans le cadre du matériel en archivant consoles, boîtes, cartouches, CD, livres, magazines… ou immatériel si l’on s’intéresse à l’expérience, les souvenirs, les échanges, les méthodes de conception…
Et bien évidemment, avec Steam et cie il entre également dans le dématérialisé où l’on pourra conserver le code source voire le versionning des jeux.
La patrimonialisation du Jeu-Vidéo a donc plusieurs enjeux tels que la légitimation de celui-ci pour l’amateur de jeu vidéo autant que de pouvoir envisager des aides pour les industriels. (En Flandre, des subsides pour les studios flamands existent déjà).
Il existe encore une série d’obstacles :
- Console abîmée, matériel de plus en plus cher et rare.
- Pas d’enregistrement des pratiques passées.
- Problème législatif propre à l’émulation
- Une image négative qui tire encore aujourd’hui le jeu vidéo
- Des éditeurs peu motivés.
L’équipe nous a ensuite lancé dans une réflexion en groupe autour d’un cas spécifique. L’arrivée d’un carton à archiver renfermant de l’équipement informatique lié à un vieux micro ordinateur DAI, une machine peu connue qui est pourtant en lien avec l’histoire vidéoludique belge puis que celui-ci a été fabriqué chez nous. Peu adapté pour le jeu à l’époque mais disposant de capacité graphique et sonore avancée pour l’époque dont 4 pistes audio, le DAI a eu un certain succès dans les clubs amateurs de l’époque. Pierre-Yves HUREL ayant retrouvé la trace de magazines et club hobbyistes de l’époque ainsi que la réalisation d’un jeu “Super Castle” développé à Liège.
Je me suis mis à rechercher comment “sonnait” un DAI, avec quelques exemples trouvés sur cette page de Bruno Vivien.
http://bruno.vivien.pagesperso-orange.fr/DAI/sons/sons.htm
One thought on “Pourquoi m’entourer d’archives de jeux vidéo ?”
… Pourquoi pas?