
Marathon lecture : La rue qui nous sépare
Sixième roman de cet été, et je commence à me sentir un peu dans un marathon improvisé.
Cette fois, ma liste de recommandation épuisée, je n’ai pas pour autant craqué dans une librairie : c’est dans notre propre bibliothèque que je suis allé fouiller. Je suis tombé sur La rue qui nous sépare, un roman que j’avais acheté quelques années plus tôt pour Madame, à une époque où elle n’avait pas encore sa liseuse.
Je me revois encore traîner dans les rayons, prendre plaisir à choisir des livres pour elle, un peu au hasard, juste parce que la couverture ou le résumé me soufflait : « Tiens, ça pourrait lui plaire. »
Le résumé justement, relu sur le quatrième de couverture, m’avait d’abord fait sourire à l’époque : « Noémia est étudiante, Tristan est sans-abri… » Et je me rappelle m’être dit, avec une pointe d’ironie : « Après les amours impossibles avec des vampires, des zombies ou des bad boys torturés en nuance de gris, pourquoi pas avec un SDF ? »
C’est vrai que c’est sensible, presque tabou comme sujet pour une romance. Et finalement, c’est ce qui m’a donné envie, moi aussi de me lancer.
Le roman se glisse sans surprise dans un style de romance ado, avec ce côté accessible qui laisse parfois un petit goût de trop peu. Mais il a le mérite de toucher juste : il invite à poser un autre regard sur ceux qui vivent dans la rue, à questionner nos jugements un peu trop rapides.
Sur la romance en elle-même, je pensais souvent deviner la direction que ça prendrait… et j’ai eu tort plus d’une fois. Pas de grands renversements pour autant, mais juste assez pour maintenir mon intérêt. Ce qui m’aura également marqué, c’est cette narration qui s’élargit peu à peu : d’abord dans la tête de Mia, puis Tristan, puis d’autres voix qui viennent enrichir leur histoire. Une idée simple, mais qui fonctionne bien.
J’ai passé un bon moment, sans être emporté comme avec mes précédentes lectures de ce été. Peut-être que j’attendais un peu plus d’intensité.
Et puis, il y a cette fin… ou plutôt ces fins possibles. Deux directions esquissées, mais aucune vraiment assumée. Comme si Célia Samba avait soudain abandonné ses personnages, n’osant pas choisir pour eux. J’ai ressenti cela comme un recul, presque une rupture dans le lien que j’avais tissé avec Noémia et Tristan. Là où j’attendais de les suivre jusqu’au bout, je me suis retrouvé en retrait, moins impliqué dans leur histoire.
