Prince of Persia en poche !
Vous rappelez vous de Prince of Persia, la version originale de Jordan Mechner sortie il y a tout juste 35 ans sur Apple II, après de longues années de développement, et éditée par Broderbund Software ?
Pour ma part, ce fut l’un des premiers jeux de cette « nouvelle génération » de jeux vidéo que je découvrais grâce à la toute puissance de l’incroyable PC 286DX avec écran couleur VGA et carte son des parents de mon voisin Alain G en 1990.
Doté d’une animation du personnage jamais vue jusque là et qui inspirera plus que probablement la conception de Another World et Flashback, une technique que l’on appele le rotoscoping, notre Prince partait donc arpenter le palais d’un méchant Vizir qui a fait prisonière sa douce princesse. On pourrait même se demander si la sortie de Prince of Persia sur presque toutes les machines qui existent alors n’aura pas poussé les studio Disney à réaliser le film Aladdin deux années plus tard !
Je ne m’attarderais pas trop sur le jeu, j’ai déjà eu l’occasion de le faire lorsque je mettais à l’épreuve la version NES et Game Gear en lisant le magnifique ouvrage paru chez Third Edition. Mais gardons néanmoins à l’esprit les moments clés que vécu lorsque l’on découvre ce jeu pour la première fois. Il faut tout d’abord trouver son épée, sans quoi le premier garde sur votre chemin mettra fin à votre aventure. Il faudra ensuite savamment doser les sauts, et bien mémoriser les pièges cachés au sol (dont des dalles activant pièges et portes) et au plafond (au risque de vous les prendre sur la tête)… Il faudra également marcher lentement ou courir. Déjà pas mal de mouvements différents pour l’époque !
Prince of Persia, parmi les premiers jeux que j’ai copiés sur les disquettes de mon PC monochrome… et que j’avais pu ensuite redécouvrir sur la NES puis la Game Gear.
On retrouve, avec plaisir, quelques sales secrètes, une fois le plafond effondré, qui cachent de précieuses fioles vous rendant de la force.. ou vous faisant perdre des points de vie. La mémoire est donc mise à rude épreuve dans Prince of Persia, car il s’agit d’un véritable labyrinthe, qui comme dans Rick Dangerous, demande de connaitre les pièges à éviter par cœur, voire même le meilleure chemins à prendre, puisqu’il vous faudra sauver votre princesse en moins de 60 minutes !
J’avoue n’avoir jamais très bon à ce jeu. Imprécis dans mes sauts, pas assez patient dans les combats,… Je parvenais au meilleur de ma forme à rejoindre le 4° niveau, trop fourni en guillotines, mais parvenant tout de même à voir la scène du miroir qui apporte une certaine scénarisation cinématographique au jeu.
Finalement la version Game Boy et Game Boy Color sont bien différentes !
Dans ma récente envie d’agrandir ma ludothèque sur Game Boy Color, j’avais boudé la cartouche noire de Prince of Persia. Une bonne raison à cela, j’avais eu l’occasion de mettre la main il y a une dizaine d’année sur la cartouche de la version Game Boy monochrome sortie en 1992, et le portage réalisé Virgin était particulièrement décevant. Pourtant, le jeu était visuellement bien travaillé. Les différents personnages sont plutôt proches de ceux du second opus, les décors sont bien travaillés, et tout cela se montre plutôt joli. Mais une fois en main, c’est la catastrophe. La maniabilité est lourde, rigide… et réussir à déjouer les pièges, doser un saut… tout se montre une épreuve impossible.
J’imaginais donc la version Game Boy Color sortie en 1999, une simple version remise en couleur de la cartouche de 1992. Mais il n’en est rien. Il y a quelques mois, en investiguant le portage de Wings of Fury sur la portable couleur de Nintendo, je me rendais compte que le studio en charge du portage du titre original de Broderbund Software par Magnin et Associate. Je me suis alors rendu compte que ce studio avait bien peu de titres à son actif, mais s’était acquitté de transposer le code de Wings of Fury et Prince of Persia sur la Game Boy Color, deux licences appartenant alors à Red Orb. Si le portage de Wings of Fury est loin de casser la baraque, en revanche il se montre trait pour trait une copie conforme au jeu d’origine. Et s’il en était de même pour Prince of Persia ?
Bingo, une fois la cartouche insérée dans ma console Game Boy, il n’y rien à redire. On se retrouve avec la version originale du jeu parfaitement adaptée sur le petit écran de la Game Boy Color. Les graphismes sont évidemment plus simplistes, à l’image de la première version du jeu, mais la prise en main est soignée aux petits oignons (allé, aux petits pixels).
De quoi nous rappelez que déjà à cette époque, il y avait un marché de niche pour les rétrogamers, inimaginable de penser que Prince of Persia, Wings of Fury et même Paperboy n’aient été envisagé pour le public cible des gamins que trainait alors la Game Boy Color !