Utopie de Noël
Chaque année, Noël me semble compliqué et je reste à chercher comment faire pour rendre ce moment et surtout « l’attente de Noël » magique, comme elle me semblait l’être ‘avant’.
Tu es un grand mon fiston maintenant, du haut de tes 10 ans et demi, et je me souviens qu’à ton âge, c’était pour un moment autant attendu que celui de Saint Nicolas, puis du réveillon de Nouvel An. Maintenant que la quarantaine m’a emportée dans son tourbillon, je peine à courir après Noël, l’anniversaire de tes deux sœurs puis le grand Saint passé. Saint Nicolas a-t-il tout juste fait le tour des maisons, maman a-t-elle tout juste terminé son traditionnel studio de Noël, que nous nous lançons à décorer la maison, comme ce dimanche matin, lendemain de la Saint Nicolas.
Et voilà, le sapin trône dans la maison. Et pourtant, je suis triste.
Accrocher les boules, jouer dans les guirlandes, fouiller dans les décos, je rêverais d’un moment en famille, un peu fou et plein de rire, comme tu le rêvais toi aussi. Alors, on va faire le sapin me disais-tu déjà le matin, alors que, mal réveillé de votre tapage, je grommelais.
Car oui, hier, c’était de l’énervement, du stress, des cris, des noms d’oiseaux, de la colère et des déceptions. Oui, bien sur un sapin géant de 3 mètre à installer dans la maison, c’est le stress qu’il ne tombe, des boules en verre, c’est le stress qu’on ne les casse. Quelle idée avons-nous parfois ! Et puis, quatre enfants, cela bouge, cela crie… Mais pourquoi n’arrivons nous pas à vivre de beaux moments ensemble pour autant. Les photos me le font croire, mais je reste triste.
Fiston, bien évidemment ne t’inquiète pas. Tu es mon formidable petit garçon, je t’aime tant et tu fais de ton mieux pour être un enfant joyeux, comme tes sœurs d’ailleurs. Mais sache que j’aurais aimé que ce moment, comme d’autres parfois soit différent. Ce n’est pas simple d’être un papa, c’est ce que je me dis bien souvent depuis plus de 10 ans…