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Monument Valley — Un troisième rêve un peu trop éveillé

Monument Valley — Un troisième rêve un peu trop éveillé

C’est un peu par hasard, au détour d’une news sur mon téléphone que j’ai appris qu’une troisième aventure de Monument Valley était… déjà sortie depuis la fin de l’année dernière, discrètement, via le service Netflix Games. Voilà qui allait peut-être me faire sortir de cette quête mélancolique à retrouver mon sourire que je tirais depuis plusieurs semaines déjà !

La série vidéoludique Monument Valley reste dans un coin de mémoire tant j’avais apprécié ses deux premiers épisodes. Pas d’achat sur l’Apple Store, pas de belle icône à installer et garder sur mon iPad, nous sommes cette fois dans le pire des scénarios du jeux dématérialisée, il faut passer par l’appli Netflix en tant que service d’abonnement pour pouvoir jouer, mais ne soyons pas de mauvaise fois, je n’ai pas dû débourser le moindre Euro de plus pour retourner à Monument Valley !

Je me suis donc lancé, sous la couette,  dans ce Monument Valley III espérant être happé comme j’avais déjà pu l’être par ces prédécesseurs. D’emblée, le charme opère : visuellement, on retrouve ce style si particulier qui m’avait tant marqué — des architectures impossibles inspirées d’Escher, baignées de lumières douces et de couleurs subtiles, tout droit sorties d’un rêve éveillé. Le concept reste fidèle à lui-même : déplacer notre personnage dans des décors oniriques où la perspective est l’unique vérité. Ici, chaque niveau est un petit casse-tête : faire pivoter une passerelle, déplacer un pan de mur, faire basculer une tour pour ouvrir un chemin… Rien de nouveau sous le soleil, mais une formule qui fonctionne toujours.

Monument Valley III - iPad (Netflix Games - Ustwo, 2024) -- source : Netflix Games
Monument Valley III – iPad (Netflix Games – Ustwo, 2024) — source : Netflix Games

Dans ce troisième volet, nous suivons Noor, une apprentie gardienne de phare, en quête de sens et de savoir dans un monde en déséquilibre. Le jeu distille sa narration à travers des fragments de texte et un voyage en bateau, entre des îles mystérieuses, chacune porteuse d’un nouveau paysage, d’une nouvelle idée. L’ambiance sonore, comme toujours, accompagne avec délicatesse l’exploration.

Pourtant… quelque chose cloche.

Les niveaux, aussi jolis soient-ils, semblent parfois trop vite survolés. Là où Monument Valley II avait su ajouter une dimension émotionnelle forte avec la relation mère-fille, cette nouvelle aventure peine à retrouver une telle intensité. Les énigmes, souvent ingénieuses dans leur concept, manquent de défi. Elles donnent l’impression d’être là pour servir l’esthétique, la narration, ou proposé un nouveau concept plus que pour offrir une vraie progression de difficulté et de satisfaction intellectuelle.

Peut-être est-ce là le cœur du problème : Monument Valley III est superbe, soigné, poétique — mais il semble davantage se présenter comme une vitrine interactive qu’un véritable jeu à part entière. L’œuvre est touchante, oui, mais un peu trop lisse, presque aseptisée. Là où les deux premiers épisodes m’avaient happé, bouleversé même, celui-ci m’a distrait sans vraiment me marquer, arrivant bien au bout… sans le moindre nouveau sourire à la clé.

Est-ce la faute à la prise en main de Netflix sur le petite studio Ustwo, misant plus sur la quantité de petits jeux aux expériences courtes, accessibles, pensées pour le « jeu d’occasion » plutôt que l’investissement profond ? Est-ce simplement moi, qui en attendais peut-être trop, espérant profondément retrouver la plénitude des précédents épisodes.

Quoi qu’il en soit, Monument Valley III reste un joli moment, un petit souffle d’évasion. Mais il me laisse aussi avec un sentiment étrange : celui d’avoir revisité un lieu que j’aimais, sans y avoir retrouver l’écho de ce qui m’avait touché alors…

Downgrade de Big Sur à Catalina !

Downgrade de Big Sur à Catalina !

Zut, pas de chance, vous venez d’installer votre nouveau Mac, vous avez bien précisé au vendeur de ne surtout pas faire la mise à jour sur le tout nouvel MacOS X « Big Sur » encore trop récent, abandonnant le 32 bits et non compatible avec les version 10.4.6 de Final Cut Pro X… mais pas de chance, les mises à jour automatisées étaient activées sur la machine, le système de backup Time Machine n’a pas eu le temps de faire un premier backup du système, et vous voilà donc sur l’infâme nouvelle version de Mac OSX.

Il va donc falloir se lancer dans une procédure de « Downgrade » de Big Sur vers Catalina, la précédente version de MacOS X et vous verrez qu’Apple a rendu la procédure encore plus compliquée que précédemment… Il faudra d’ailleurs se farcir les bugs d’accès aux mode boot Repair récalcitrant de la nouvelle version de l’OS ! Quoi qu’il en soit, cet article n’a pas la volonté d’être un tuto à suivre à la lettre ou la seule solution pour régler le problème, mais un aide mémoire qui reprend toutes les moments particulièrement problématiques de la procédure.

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Pour mieux comprendre le jeu vidéo indépendant

Pour mieux comprendre le jeu vidéo indépendant


Je prends le temps de me poser dans un premier temps sur la première partie du sujet vendredi dernier se focalisantt sur les métiers du jeu vidéo et tout particulièrement le jeu vidéo indépendant dit “Indie”. Après la lecture de l’article de recherche “Le bonheur est dans l’Indé” coécrit par Vinciane ZABBAN qui animait la thématique.

Je vous livre dans un premier temps ce que j’ai appris de cette lecture.

Le bonheur est dans l’indé ? Trajectoires professionnelles des créatrices et créateurs de jeux vidéo Vinciane Zabban, Hovig Ter Minassian, Camille Noûs

L’article croise une série de destin, anonymisé, d’acteurs français qui entrent dans ce courant de développeur indépendant. Un courant qui tranche aujourd’hui avec l’image du geek programmant tout seul des jeux vidéo dans son garage, comme on le présentait au début des années 80.

Le bonheur est dans l’indé ? Trajectoires professionnelles des créatrices et créateurs de jeux vidéo Vinciane Zabban, Hovig Ter Minassian, Camille Noûs
Le bonheur est dans l’indé ?
Trajectoires professionnelles des créatrices et créateurs de jeux vidéo
Vinciane Zabban, Hovig Ter Minassian, Camille Noûs

Le créateur de jeux vidéo indépendants n’est donc pas un hobbyste ou un amateur, il s’agit bien d’un acteur professionnel. Néanmoins, comme nous le présente l’article, le terme jeu vidéo indépendant cible tant la production du jeu que sa distribution, hors du circuit des gros éditeurs. Mais c’est aussi un genre vidéoludique et dès lors un segment de marché. Enfin, on peut également aujourd’hui cible qu’il y a un manière de se revendiquer “Indie Game” avec une approche visuelle spécifique, une volonté d’être expérimental ou artistique.

Les acteurs français rencontrés dans le cadre du projet “TETRIS” dont découle l’article revendiquent cette appellation comme un positionnement alternatif de modalité de production. Ils vont créer leur “studio” à domicile, l’envie de faire leur propre projet, voir d’en concevoir l’ensemble des éléments plutôt que de manière morcelée comme c’est le cas de nos jours dans les gros studio de développement de jeux vidéo.

Ce nouveau statut est facilité d’une part par les nouveaux canaux de distribution propres aux jeux dématérialisés mais également grâce à l’accessibilité d’outils tels que Unity et des communautés d’utilisateurs.

Cette thématique sera remise sur la table dans la seconde partie de la journée, mais l’intérêt ensuite d’un bon éditeur sera d’apporter de la visibilité au produit finale car si la production est “locale” dans un petit studio, le produit lui est très souvent à destination mondiale, le plus souvent en anglais privilégiant parfois le chinois comme seconde langue plutôt que le français !

L’analyse de cette “nouvelle manière de faire des jeux” en s’émancipant des gros studios dans un nouveau courant, m’interpelle. 

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Parlons de culture vidéoludique et des histoires du jeu vidéo.

Parlons de culture vidéoludique et des histoires du jeu vidéo.

Faire se rejoindre ma passion de la culture du monde du jeu vidéo et mon travail de production de vidéos pédagogiques à l’Université de Liège, voilà plus que probablement un cas de figure auquel je ne m’attendais pas il y a encore quelques années. Et pourtant, ce 1er mars démarrait le nouveau MOOC réalisé par l’Université de Liège et le Liège Game Lab, un projet entamé il y a près de 2 ans avec Bjorn Olav Dozo avec qui nous venions de finaliser le MOOC « Il était une fois la littérature jeunesse » et l’équipe du Liège Game Lab.

Quelle histoire du jeu vidéo ?
Quelle histoire du jeu vidéo ?

Mais pour aujourd’hui, je change de chapeau en vous parlant de MOOC et je profite de l’occasion pour approfondir ma culture vidéoludique et partage avec vous mes réflexions liées au premier module de ce cours en ligne ouvert à tous, premier module centré autour de l’histoire du jeu-vidéo… ou plutôt des différentes histoires du jeu vidéo. Dans cette première capsule vidéo introductive du sujet, Bjorn Olav Dozo, enseignant-chercheur à l’Université de Liège, en charge des humanités numériques et des cultures populaires développe en effet qu’il y a bien des manières de raconter l’histoire du jeu-vidéo. Celle de jeux clés, de machines, de licences ou d’auteurs. Et pourquoi au fond pourquoi certaine et plutôt que d’autres.

Quelle(s) histoire(s) du jeu vidéo ?

Amateur de Playhistoire depuis déjà 10 ans, j’ai déjà engloutis de nombreux ouvrages racontant l’histoire du jeu vidéo. Si beaucoup d’éléments clés sont récurrents, chacun d’eux s’arrêtent sur des jeux, des machines, des licences ou des auteurs qui n’évoquent pas toujours avec autant d’intérêt l’histoire du jeu vidéo telle que je l’ai vécue.

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Along the edge

Along the edge

BDVD – Le Manoir
BDVD – Le Manoir

C’était il y a bientôt 15 ans, je venais de m’acheter une Playstation 2 et je disposais pour la première fois d’un lecteur DVD sur ma télévision. Je me souviens avoir été séduit par un concept « novateur » à l’époque : le BDVD ! L’idée était de raconter une histoire sous forme de bande dessinée dans laquelle on promenait le lecteur-spectateur qui avait des choix à poser afin de progresser dans l’histoire. Un concept qui me plaisait beaucoup, mais dont le résultat fut au final assez moyen avec un scénario très classique de meurtre dans un château à élucider et un dessin, somme toute, très banal. Pourtant le principe de choix avait un potentiel intéressant et j’ai souvent été par la suite très réceptif à ce genre de démarche comme dans Shadow of Memories (PS2, Konami) ou plus récemment Heavy Rain (PS3, Quantic Dreams).

Si je vous parle de tout cela, c’est que je me suis laissé séduire par une publicité m’invitant à découvrir « Along the Edge », une nouvelle interactive à découvrir sur support tablette ou Steam. À mes yeux, les iPad et déclinaisons sont des outils remplis de chouettes choses noyées dans un fatras de trucs inutiles proposés par l’Apple Store. Je ne trouve qu’assez rarement mon bonheur, mais je me devais ici de vous partager ma joie d’avoir mis le doigt sur quelque chose qui colle parfaitement au média tactile.

Soyons donc clairs dès le départ, Along the Edge n’est pas un jeu vidéo dans la mesure où il n’y pas de « gameplay ». Il s’agit d’un « Interactive Graphic Novel » que l’on pourrait présenter comme un livre illustré où vous aurez à prendre des décisions.

Ca ne vous parle pas ? Surtout ne passez pas votre chemin, laissez-moi vous convaincre.

Glissez-vous sous votre couette, dans votre sofa au coin du feu, dans un petit coin tranquille (que sais-je ?) et commencez l’aventure. Comme dans un bon roman, vous vous retrouvez plongé dans la vie de Daphnée, jeune chercheuse qui vient de décider de tout quitter pour partir loin de la ville…

Along the edge, iPad
Along the edge, iPad

Dès le départ, la situation est floue et on ne vous distille que peu d’informations sur votre vie d’avant et sur ce qui vous attend, mais qu’importe vous voilà déjà plongé dans l’histoire et par-dessus tout, accompagné de splendides fresques numériques réalisées par Nicolas Fouqué. Dès la première page numérique, l’illustrateur a su me captiver et me faire basculer dans l’oeuvre. Or le projet est loin d’être avare en illustrations, elles sont même souvent nombreuses pour poser le décor d’une même situation. Détail, lumière, décor, ambiance… et le charisme des personnages n’est pas en reste ; vous aurez l’occasion de vous en rendre compte, clairement, l’artiste maîtrise à merveille le speed painting, avec 450 dessins annoncés et 20 personnages différents.

Mais Along the Edge n’est bien sûr pas qu’un simple prétexte à vous promener dans un joli portfolio, il y a cette histoire que vous allez vivre. Dans un premier temps il m’a fallu comprendre ce qui se présentait à moi. J’ai d’abord trouvé le texte un peu simple et les choix anodins voire prévisibles. Puis, j’ai compris l’idée. Il ne s’agit pas d’un roman où l’auteur aura à nous décrire les lieux, les visages et les expressions puisque nous avons le support visuel. Les mots et les phrases sont une partie de l’oeuvre et se concentrent sur les sentiments, sur les dialogues et sur tout ce qui se passe dans la tête de Daphné… et par extension dans la nôtre. Notre manière de transposer cela va, de fait, influencer nos choix. Le texte n’en est pourtant pas moins riche : 80.000 mots, l’équivalent d’une livre de 400 pages.

Chaque choix fait se range dans l’une des quatre catégories relativement mystérieuses, présentées en haut de l’écran, qui influenceront la direction du dénouement final… Avec 60 fins différentes, vous aurez de quoi y revenir !

Je vous ai peu parlé jusqu’ici de l’histoire. Personnellement, j’aime être surpris et ne pas trop savoir ce qui m’attend, mais vous aurez peut-être un peu envie que je vous titille ?

Along the edge, iPad

Une fois arrivé dans ce village perdu, découvrant la propriété imposante dont vous venez d’hériter de votre grand-mère, comment réagirez-vous ? Que confierez-vous à votre ex-compagnon venu prendre de vos nouvelles ? Et ces rêves étranges où vous vous retrouvez dans la forêt poursuivie par une ombre. Tout semble bien différent ici, ces croyances anciennes bien ancrées dans la tête des villageois…

long the edge – Un joli petit village, pourtant plein de mystères !
long the edge – Un joli petit village, pourtant plein de mystères !

De fil en aiguille, j’ai trouvé le scénario plus riche, et j’ai longuement hésité sur les choix à faire, voulant rester cohérent dans « mon personnage ». Je m’étais laissé happer dans l’histoire, preuve que le studio bordelais Nova Box avait réussi là une chouette production ! Je me suis donc relancé avec ma dame dans une seconde lecture…

J’ajouterais, en tant que mélomane, que j’ai d’autant plus apprécié l’expérience qu’elle est accompagnée de quelques notes de piano venant poser la juste ambiance par des petites mélodies qui savent rester en mémoire.

Bref, si vous avez besoin d’un peu de quiétude à l’approche des fêtes, si vous cherchez un cadeau original, si vous avez tout simplement envie de vous laisser surprendre, je vous recommande chaudement de vous plonger dans Along the Edge, disponible tant sur l’Apple Store que sur Steam.

Along the Edge, iPad
Along the Edge, iPad