Clair Obscur : entre panache et frustration

Clair Obscur : entre panache et frustration

Il y a des jeux qu’on attend pendant des années. Et puis il y a ceux qui surgissent de nulle part, portés par un certain enthousiasme sur la toile ou peut-être par une campagne de presse bien menée.

Clair Obscur : Expédition 33, je ne l’avais pas vu venir. Et pourtant, ce titre 100% français issu du jeune studio Sandfall, échappé du giron d’Ubisoft, a rapidement fait parler de lui. En quelques jours à peine, plus de 500.000 exemplaires étaient vendus : un joli succès pour un jeu à contre-courant, qui ose remettre au goût du jour un genre devenu désuet — le RPG en tour par tour.

Curieux et séduit par cette proposition audacieuse, j’ai réussi à mettre la main sur une édition physique alors que la presse annonçait le passage au cap du million d’exemplaires vendus, et nous nous sommes donc lancé dans l’aventure, manette en main, sur la PS5.

La rencontre avec les premiers protagonistes dans Lumière annonce déjà la couleur.
La rencontre avec les premiers protagonistes dans Lumière annonce déjà la couleur.

Dès les premières minutes, le charme opère : visuellement, Clair Obscur est une vraie réussite. L’univers de Lumière, sorte de Paris de la Belle Époque rongé par une étrange évaporation des âmes orchestrée par la Peinteresse, nous a immédiatement séduit. Un monde raffiné, baigné dans une direction artistique inspirée, quelque part entre Bioshock Infinite, Final Fantasy et un soupçon d’opéra steampunk.

D’ailleurs ce qui m’a évidemment marqué, c’est l’ambiance sonore. Une bande-son magistrale de Lorient Testard qui mêle avec brio dans ce premier projet vidéoludique envolées lyriques et nappes électro, comme un rappel musical à la dualité du monde qu’elle accompagne. Par ailleurs, les doublages français de qualité — un luxe devenu rare,  renforcent encore l’immersion du fond de mon canapé.

Le gameplay, quant à lui, nous ramène à une époque où l’on prenait le temps de réfléchir. Chaque affrontement demande stratégie et sens du timing, avec un système de parade et d’esquive qui vient rythmer les combats en tour par tour.

Les menus durant les combats au tour à tour offrent une belle énergie
Les menus durant les combats au tour à tour offrent une belle énergie

De mon côté, je me retrouve souvent en spectateur impliqué. C’est Madame qui tient la manette, mais l’affaire n’est pas si simple. Entre les menus, les compétences à choisir, les effets à anticiper… la prise en main demande un vrai effort. Pourtant, au début on s’accroche, on réfléchit à deux, on teste, on recommence et à l’écran, cela reste amusant à suivre.

Mais voilà. Passée la découverte, Clair Obscur montre aussi quelques faiblesses.

Très vite, l’aventure devient plus confuse. Pas de carte pour s’orienter, des objectifs parfois nébuleux, des personnages secondaires un brin trop cryptiques… et surtout, un niveau de difficulté qui grimpe en flèche. Le jeu devient exigeant,  et pardonne de moins en moins les erreurs. Impossible de progresser sans vraiment plonger dans les subtilités d’évolution des personnages, dans la gestion des armes et compétences. L’approche « on y va à l’instinct » ne suffit plus — et finit même par lasser.

 

Entre combat devenant long, un mélange entre le sentiment d’errer dans de jolis décors et l’impression peut-être d’être en réalité dans un couloir narratif et ces drôles de rencontres, offrant certes une certaine originalité à l’univers, mais manquant de charismes… L’envie de replonger dans l’expédition, pourtant si forte au départ, s’est donc vite estompée. Allons nous reprendre la quête ? Parce que oui, malgré ses maladresses, Clair Obscur : Expédition 33 reste un jeu audacieux, singulier et profondément marquant. Et rien que pour cela, il mérite d’être découvert.

Allons nous poursuivre l'Expédition 33 dans Clair Obscur ?
Allons nous poursuivre l’Expédition 33 dans Clair Obscur ?

 

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