
Les heures fragiles
Avec déjà trois romans engloutis en ce début d’été, je n’avais pas envie de sortir de cette bulle. J’avais trouvé un rythme, une ouverture nouvelle à des lectures plus fluides, plus modernes. Parmi les quelques titres qu’on m’avait soufflés, « Les heures fragiles » avait retenu mon attention. Le résumé m’était sorti de la tête, mais je savais qu’il y était question d’une mère et de sa fille ado, d’une première rupture,… Thèmes qui, au moment de l’achat, m’avaient fait penser à un roman que Madame aurait pu aimer… même si, pour l’instant, elle avait mis ses lectures de côté.
C’est finalement moi qui ai ouvert le livre en premier, découvrant ainsi mon premier Virginie Grimaldi. Et très vite, j’ai compris pourquoi on m’en avait parlé : une écriture incroyablement fluide, qui alterne les chapitres entre Diane, la mère et Lou, sa fille. Mais j’ai aussi compris tout aussi vite que le sujet ne serait pas aussi “léger” que je l’avais imaginé. Lou a seize ans, et derrière son sourire d’ado, Diane découvre des indices inquiétants dans son téléphone. Quelques chapitres plus loin, Lou est placée dans un centre spécialisé.
Je ne m’attendais pas à ça. Un roman qui parle d’idées noires, de mal-être adolescent, de suicide… j’avoue que je n’étais pas préparé. Moi qui ai tendance à rester dans mes lectures où tout va bien — si ce n’est la fin du monde, je me suis retrouvé à devoir accepter ce virage. Mais finalement, j’ai lâché prise. Je me suis laissé toucher, sincèrement, par ce que traversent Diane et Lou. L’angoisse d’une mère qui se sent impuissante. Le vertige d’une adolescente qui ne trouve plus sa place dans le monde. C’est fort, ça sonne vrai.
Et puis, il y a ce fil du passé, qui se glisse doucement et qui donne une autre profondeur à l’histoire et qui amène à cette fin que je n’avais pas vue venir. Peut-être ce genre de petit détail qui fait la renommée de l’auteure française.
En refermant le livre, j’avais l’envie de poursuivre, de me replonger, dès le lendemain, dans un nouveau roman.