Nous voici donc en 2015 et l’air de rien, cela fait déjà 2 ans que la bannière du Blog alors devenu « Les Mondes de Cyborg Jeff » avait vu le jour. Une bannière qui donnait à l’époque une place à Charly, Alice et Juliette, puisque ma vie évoluant, mon rôle de superPapa avait pris beaucoup d’ampleur. On y voyait à l’époque furtivement un Nikon D700, un clavier midi controler et smartphone Samsung Galaxy Apollo.
En deux ans, les enfants ont évidemment bien changé, mais également les sujets traités. On retrouvera donc en arrière plan un peu de Final Cut Pro X, un petit clin d’œil à Madame et moi en mode QuenaLove, une GameBoy Advance SP pour le coté rétrogaming… et un petit peu de soundtracker pour clôturer le tout.
Si l’on remonte plus en arrière, à l’époque où ce blog s’appelait encore « L’autre visage de Cyborg Jeff », il faut bien avouer que la bannière est un poil moins narcissique…
Avant de me plonger dans quelques statistiques, j’en profite pour vous souhaiter une bonne année !
Je m’étonne chaque jour en grandissant du miracle des souvenirs. Des images, des sons, des odeurs que nous pouvons garder au fond de nous, gravés dans notre mémoire depuis notre plus jeune âge…
On m’a raconté que quand j’étais petit, vraiment petit, je t’appelais Mamy Co Bleu. Çà je ne m’en souviens pas, pour moi tu as toujours été Mamy des Champs !
J’étais toujours content de savoir que nous allions partir chez toi Mamy. On embarquait dans la Polo orange, on roulait le long de l’eau à coté des grand arbres, puis on prenait une petit rue de campagne jusqu’à ta maison et sa porte bleue. Tu venais nous ouvrir et nous faire plein, plein de bisous. Moi je savais bien que tu n’allais pas me manger, mais le petit frère n’en était pas toujours certain !
Parfois, j’allais loger chez toi, et ça c’était vraiment chouette ! On avait le temps d’aller dans le jardin voir les poules et trouver les œufs, on pouvait jouer des heures à la bataille avec 4 ou 5 jeux de cartes mélangés ou parfois aux dames parfois. Puis c’était l’heure de manger. La cuisine chez Mamy était un endroit dont je garde encore aujourd’hui un souvenir fort. Un mélange d’odeur de campagne, d’épice, de poulet au four et le bois des meubles, quand je pense à toi, c’est l’une des première chose qui me revient !
Zoupla dans la Polo orange, 1981
Et J’ai plein de drôles de petits souvenirs comme cela qui me sont restés de mes journées avec toi… Les bonhommes que je trouvaient en regardant les carrelages, le son de l’autoroute au loin quand je me mettais dans le grand lit tout mou en regardant toutes les lumières par la fenêtre, nos promenade à travers les champs de Maïs pour aller faire les courses, les histoires que j’inventais avec les motifs du grand tapis,…
Un jour, on nous a dit que tu allais venir habiter près de chez nous ! Alors, on allait se promener pour te trouver une jolie maison, si possible avec au moins des barrières bleues… et pour finir, tu as trouvé un petit appartement. Mamy était souvent avec nous. Elle venait faire les courses, nous garder à la maison quelques fois ou on partait tous en vacances, et on perdait même ton sac en faisant les photos !
Puis j’ai grandi, je suis devenu un grand qui a va la grande école ! Une grande école juste à coté de chez toi et j’ai rapidement pris tous les midi possibles pour venir manger chez toi ! J’aimais bien notre petit rituel.
« Bongiorno, come stai ? Oh va bene ! Que fachio oggi ? Mi fachio giographica, franchese… »
Il y avait de bonne pâtes aux courgettes, après le petit cours d’Italien,… et puis je restais encore pour regarder le Juste Prix ou Ma sorcière bien aimée avec toi… avant d’aller rejoindre mes amis.
« Oh, tene vai ? Si, vado a le muro, giungere mi amici ! Ciao ! Ciao ! »
Bien sur, j’étais un ado. Mais ado, qui aimait bien venir te voir ! Alors, c’est vrai, après je me suis envolé et j’ai eu une petite troupe qui a commencer à voler avec moi. Cela plus été aussi facile de te voir. De moins en moins facile même.
Maintenant que je suis « enfin » grand et que regarde ce que j’ai vécu et ce que toi tu as vécu, je trouve cela incroyable ! Tu n’as pas eu une vie facile, d’ailleurs je n’en connais pas tout. De tes histoires de petites filles, j’ai surtout retenu celles où tu jouais heureuses dans les campagnes que Seraing était encore et des grandes galeries que tu creusais dans la neige… Les histoires du Congo qui semblaient plutôt amusantes, mais qui devaient être un sacré défi de plus pour toi… Tu en as vu des choses ici, tu as vu tes enfants grandir, voler, avoir une Laure, un Pierre, un Sylvain, une Claire et une Marie… puis eux même s’envoler et vu encore arriver un Rémy, un Thomas, un Charly, une Madeline, Une Alice, une Juliette, un Jolan et un Maxime…
Sacré Mamy, tu as vu des gens autour de toi pour qui tu avais de l’importance, et de cela je veux être heureux et me souvenir !
Au revoir pour ici ma Mamy des champs, mais je sais que tu restes près de nous tous.
Après pas loin de 2 ans de bons et loyaux services, notre poussette double Cosatto a rendu l’âme ! Importées du Royaume Unis, nous n’avons pas ici la possibilité de bénéficier des 4 ans de garantie, je le savais à l’achat et bien entendu cela aurait bien mieux si elle avait tenu 6 mois de plus… Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas de grief envers elle. C’est qu’elle a tout de même parcouru facilement 100km ici en Belgique, un peu partout en France, aux Pays-Bas et même en Italie !
Notre petite famille est arrivée en 1983 à Seraing, dans l’une des dernières maisons à vendre du quartier du Bois de l’Abbaye près du tout nouvel Hôpital venu s’implanter sur les hauteurs de la ville. Mes parents me racontaient qu’à l’époque, annoncer que l’on allait emménager à Seraing inquiétait un peu la famille ! Car Seraing, c’était La Mine et les Usines ! Il est vrai que mon arrière grand-père avait quitté le nord de l’Italie durant l’entre-deux-guerres pour venir travailler à Seraing, dans les mines de Charbon. Ma grand-mère allait d’ailleurs assez rapidement le rejoindre avec le reste de la famille et restera toute sa jeunesse du coté de la rue de Fort.
J’ai quelques vagues souvenirs d’avoir été visiter quelques maisons dans les campagnes, mais je n’ai découvert notre nouvelle maison que pour y passer notre première nuit dans mon lit, quand tout était déjà emménagé ! Moi, du haut de mes 6 ans, j’avais dit à mes parents : « J’aimerais bien une maison avec un balcon ! » Parce qu’en fait, lorsque j’allais chez Henri et José, le long des quais de la Meuse, j’étais impressionné par le balcon de l’appartement qui donnait sur la ville. Mes parents avaient donc pu faire mon bonheur, la nouvelle maison avait son balcon, certes interdit aux enfants et pas très utile, mais il était bien là !
Nous habitions avant cela dans une maison que mes parents louaient à Rotheux, pas très loin de la route du Condroz. Il parait que la cheminée tombait en ruine, qu’il y avait plein d’araignées dans le garage dans lequel mon papa ne rangeait jamais notre Polo orange, on n’utilisait pas la moitié des pièces qui se chauffaient difficilement, il fallait bien attention de plus s’ouvrir le doigt dans les vieux carreaux de la serre et ne pas boire l’eau toute verte dans les tonneaux du voisin. J’y avais vécu un peu moins de 3 ans. J’en garde surtout de bons souvenirs du très grand jardin dans lequel mon frère d’un an plus jeune et moi allions jouer à tondre la pelouse et à la bonne saison regarder les moissonneuses batteuses couper le blé. Nous allions à l’école à pied, jusqu’au centre du village, ce qui maintenant que je suis grand me permet de constater qu’il y avait tout de même de quoi faire une sacrée balade.
Les Copains de la Rue Edison
Avec mon regard de Papa, je comprends maintenant le choix de mes parents d’avoir choisi cet endroit. Au printemps de mes 7 ans, j’avais l’autorisation de pédaler sur le trottoir du 41 jusqu’au 57 de notre rue, et après une petite négociation, j’allais même pouvoir rouler jusqu’au 59 où habitaient Alain et Annick nos premiers amis du quartier !
C’est que d’autres enfants de notre âge, le quartier ou même juste la rue en était rempli : Pierre, Sylvain, Marie, Alain, Annick, Gregory, Geoffrey, Laurent, Nathalie, Laetitia, Barbarra, Emilie, Florence, Christophe, Jessica, Natacha, Xavier, Vivien, Astrid,… Sur même pas 100m. A l’époque ni l’Hopital ni le cabinet du docteur ne transformaient le quartier en extension de parking et nous avions même « Le Petit Bois » à quelques mètres pour aller construire des cabanes !
Le jardin était plus petit qu’à Rotheux, mais le quartier était à nous ! Le mot d’ordre : « On ne traverse pas la route ». Assez rapidement, j’allais me rendre compte que je pouvais aller très loin sans traverser la route, jusque derrière la Piscine Olympique. Les petites places en cul-de-sac devenaient propices aux courses de vélo, les trous d’obus dans les bois pour faire du ramping, les petits piétonniers en pente parfaite pour du Skate Board,… et les nouvelles maisons qui poussent terrain de guerre entre nous et les Insoumis !
Bien entendu, c’était une autre époque… Il est probable que l’on laisse moins maintenant ses enfants jouer dehors avec quelques consignes d’horaire et de trottoir… Mais il est certain que j’aurais eu une enfance riche et heureuse d’avoir vécu là-bas.
Que tout cela me semble déjà bien loin, alors que j’ai repris cette semaine le chemin du boulot… Profitons donc de cette soirée pour refaire un plongeon quelques semaines en arrière lors de notre voyage en Italie dont je vous avais raconté les premières étapes. Après la visite de Riomaggiore, village des Cinqs Terres, j’étais un peu inquiet quand à notre projet de visiter Venise pour de nombreuses raisons.
Comment allait se comporter les troupes dans une ville entourée d’eau ? Certes nous avions bien visité Paris en poussette l’année dernière, mais Venise… n’était-ce pas un peu trop osé avec notre bonhomme de 4 ans et les miss de 21 mois ?
Cela valait-il vraiment la peine de faire 6 heures de routes alors que déjà nous avions l’impression que nous manquerions de journées pour profiter à 100% de nos vacances ?
En route donc pour la suite de nos péripéties avec aux programmes Venise, Bologne, Vérone, un retour au Lac de Garde et la découverte de deux autres petits villages médiévaux charmants.
Voir Venise… et s’enfuir !
Mercredi J4. Venise – Sirmione (586km)
Charly, fasciné par les canaux de Venise
Ceintures bouclées nous partions donc le plus tôt possible afin de parcourir les 3 heures de routes jusqu’à Venise. J’avais répertorié une série d’approches pour cette visite dont une proposant de se laisser sa voiture en périphérie, puis de prendre le Bus jusqu’au point de départ des Vaporetto, petits bateaux permettant de se déplacer tout autour de la ville. Cependant avec nos trois enfants, dont deux petits mistinguettes d’à peine 21 mois… nous avions pour finir choisi l’option de « »facilité » » rejoindre un parking à la Piazzale Roma, point névralgique des embarquements en Vaporetto.
Diable Venise allait couter cher ! 18€ de péage aller et 18€ de péage au retour. 28€ de parking au 10° étage et encore 14€ par adultes pour les Vaporetto… ajouter à cela un plein de Gazoline pour la Kangoo de 100€ (pas loin de 2€ le litre)…. prêt à embarquer pour 35 minutes de petits bateaux en motivant les troupes, sous un 37° de plomb. Madame et moi avec les miss en porte bébé, Charly à la main, 4 petites bouteilles d’eau en poche, mon gros D700 autour du coup, des langes, des lingettes, des petits bonbons… Oui, c’était bien pratique une poussette pour transporter tout ce bazar !
C’est beau tout de même Venise…
Si j’étais encore optimiste et zen en montant à bord, je l’étais déjà moins en mettant le pied à terre. « Bon elle est où la Place Saint Marc ? » à gauche, à droite ? Même pas un panneau ! On se croirait à Ostende avec des petits ponts… Bon, aller chercher à manger, tout le monde à faim. C’est là que je vois un vigile faire circuler du magasin une dame venant d’acheter sa glace goutant sur le sol. Un peu plus loin, c’est une stewart qui vient demander de ne pas s’assoir sur les marches à l’ombre, mais de bien vouloir faire la queue pour s’assoir sur un banc en plein soleil ! Ajoutons à cela le nombre bien trop rare de poubelles, l’impression d’être balloter, tel un serpent dans un labyrinthe à la recherche d’une pomme, l’envie au point mort de faire des photos tant je me sens noyé de touristes et limité par mon objectif à focale fixe…. Il ne m’en faudra pas longtemps pour proposer de terminer la journée au Lac de Garde, au frais et plus au calme !
Pourtant quand je regarde les trop rares photos que nous avons prises à Venise, je trouve cela vraiment beau. Comme cela doit être agréable de pouvoir flâner à son aise, passant de petits ponts en petits ponts, osant se perdre dans les petites ruelles pleines de surprises… Je dois bien admettre que je ne m’attendais pas à ce que Venise soit une si grande ville ! J’avais pour objectif de trouver la place Saint Marc en sortant du Vaporetto, j’ai fini au bout près d’une heure par devoir acheter une carte pour m’y retrouver… et me rendre compte qu’il y avait moyen de s’y perdre pour des jours !
Difficile, arnaché de la sorte d’apprécier Venise !
Mes yeux ne pouvaient rien voir, j’étais dans mon énervement, dans le stress de voir Charly trop attiré par les canaux, arnaché avec l’une des miss au dos et un appareil photo inutilisable dans de telles conditions : Un amas, fatras, une nuée de touristes sous un soleil de plomb.
Avant de reprendre le vaporetto du retour… j’ai également fini par trouver « le beau grand pont de Venise »… avec une grosse publicité dessus ! Nous avons quitté Venise au bout de deux heures, avec des enfants en sueur et nos petites filles en crise dans un vaporetto étouffant de monde. Madame me disait, on y reviendra, juste nous deux… et je ne voulais rien entendre. Pourtant quand je regarde les photos, quand je vais rechercher les belles choses dont j’arrive à me souvenir. Je pense que dans de meilleures conditions, à une époque moins bondée de touristes, j’aimerais Venise !
La place Sirmione en début de soirée
Le temps de retrouver notre voiture, je prenais la décision d’emmener tout le monde trouver un peu de fraicheur au bord du Lac de Garde qui nous avait fait bonne impression quelques jours au par avant.